“Les délices de 36” fait parti de la collection “Incipit” qui propose à des écrivains de raconter une “première fois”.

Ici, ce sont d’abord évidemment les premier congés payés : Jean, Bernadette et leur fils Marius (15 ans) partent en train pour Deauville pour les/leurs premiers congés payés.

On peine à réaliser, aujourd’hui, la révolution qu’à été en France cet acquis du Front Populaire.

  • Une révolution pour les classes populaires : Des congés. Payés. Du temps pour soi.
  • Une révolution, aussi, pour les bourgeois contraints de partager leurs stations balnéaires avec les “congés payés”. Double révolution que Nicolas Rey décrit particulièrement bien.
es vacances payées accordées par le gouvernement ont rendu cette année aux plages de France toute leur animation d’autrefois. Mais derrière l’animation, il y a quoi ? La même haine, le même mépris du bourgeois pour le prolétaire. Le bourgeois n’a pas attendu l’été 1936 pour éructer à la plage. La bourgeoisie vomit le prolétariat. Dès la première semaine de congés payés, la France est coupée en deux. Comme elle l’a toujours été. Comme elle le sera toujours.

En cet été 36, à Deauville, Marius rencontre Emma, 15 ans comme lui mais fille de la “haute”. C’est rapidement l’amour fou… et une autre “première fois”… qui, à sa manière, exprime aussi la coupure entre les prolétaires et les bourgeois. Et là, je dois dire que les échanges épistolaires imaginés par Nicolas Rey pour clôturer son roman sont une bonne trouvaille pour l’illustrer.

Un très court roman, bien rythmé et particulièrement bien documenté (à la fin du livre, vous trouverez d’ailleurs un bonus documentaire illustré sur le Front Populaire et les congés payés). À lire. (et moi, je file voir ce que sont les autres livres de la collection “Incipit” !)


Retrouvez cette critique sur Sens Critique où vous pouvez aussi me retrouver !

Couverture du livre Les délices de 36
Titre
Les délices de 36
Auteur
Ma note
4 sur 5 étoiles