Paris Web 2017, c’est (déjà) fini. Comme toujours, ça fait un bien fou de se retrouver au milieu de gens qui veulent faire bien, beau, accessible, de qualité, de gens qui parlent bienveillance et empathie. Se retrouver, écouter, discuter… pour recharger mes batteries et reinventer encore et toujours nos métiers.

Faisons un point (rapide) sur ce que j’en retiens cette année.

Vie privée, reprise en main de nos données, toussa

C’est un thème de plus en plus abordé à Paris Web, entre prise de conscience nécessaire et obligation morale/éthique pour les professionnels du web.

  • Le secret de la correspondance numérique par Laurent Chemla
    Petit retour super intéressant sur une historique du secret de la correspondance, pour mieux discuter secret de nos correspondances numériques. J’en retiens la Message secret sur crâne rasé mais aussi que Voltaire, c’était Snowden avant la lettre Quand on a commencé à sécuriser le web, c’était pour le e-commerce, par pour nos correspondances : « Le cadenas en haut du navigateur, c’est quand on paie, pas quand on communique » Les gens ont perdu la valeur du secret de leur correspondance : « Je n’ai rien à cacher… » mais ça n’empêche pas de vouloir protéger mes données ! La vie privée vaut plus qu’un e-mail gratuit ou qu’un partage de photos : Caliopen sortira en alpha d’ici la fin du mois pour reprendre la contrôle de nos correspondances
  • Je prends en main ma vie numérique… et c’est pas si facile par Delphine Malassingne
    Nissone nous a encouragé à soigner notre hygiène numérique, mais sans pressions : Dédramatisez et faites à votre rythme. À petits pas. En plus, Sa prez’ est déjà en ligne
  • La décentralisation qui vient par Christophe Talib
    Je ne pouvais manquer une conférence made in La quadrature du net. Le propos de Christophe Talib était que Internet, conçu de manière décentralisé, subit actuellement une concentration des contenus et des services qui le fragilise et le font changer de nature. Excellente référence à La Cathédrale et le Bazar : La centralisation du web, c’est la perte de la logique du bazar.

Accessibilité

C’est dans l’ADN de Paris Web, le #ShareTheLove initial

  • L’accessibilité numérique à l’ère de l’intelligence artificielle par Elie Sloïm & Denis Boudreau
    Les 2 compères furent excellents, évidemment. Une première partie en forme de tour d’horizon des applications de l’IA pour les aides techniques (traduction en temps réél, lecture labiale, reconnaissance faciale, description automatique d’images) suivi de réflexions sur l’impact sur nos métiers de la disparition des interfaces pour finir sur un constat plus que positif : « Les frontières entre l’UX et l’accessibilité devraient progressivement s’amenuiser : l#UX est l’avenir de l’accessibilité  »
  • Dyslexie, des solutions numériques pour rendre le web plus lisible ! par Nathalie Pican & Séverine Malin
    J’ai appris plein de choses sur la famille des « Dys » :

    J’ai aussi noté/retenu quelques outils :

    • Une police de caractère pour aider les dyslexiques : OpenDyslexic
    • De l’importance des contrastes, ce qui m’a rappelé l’outil de Lea Verou : Contrast Ratio

    Enfin, j’ai pris conscience des impacts de la langue sur ce genre d’handicaps :

  • Design et accessibilité, frères d’arme ou ennemis ? par Julien Dubedout & Aurélien Levy
    Entre Sketch et conférence, de nouveau un beau duo, plus trollesque mais tout aussi intéressant. Extraits :

    • Astérix et obélisque à été écrit entièrement en capitales, ça fait chier personne
    • Qu’est-ce qu’on avait dit à propos de qui designe et qui ne designe pas ?
    • Y’a comme un bord degueulasse quand on clique

    Encore une fois, on finit sur une note positive : « A11y + design = Message de paix, mission commune, internet meilleur »

UX, UI, Atomic design et Systèmes… enfin du web quoi

Parce que, quand même, c’est Paris Web

  • UX en agence, 5 ans pour s’y mettre « en vrai » par Nicolas Le Cam
    Conférence courte mais excellente et passionante. Où Nicolas nous raconte la transformation (courageuse) de son agence. Vers plus d’intérêt, plus de sens. Le sujet de l’année, c’était un web responsable, Nicolas nous a raconté comment son agence y participe en appliquant, pour de vrai et pour le meilleur, une méthode UX efficace, pour tous les métiers, et toutes les phases de conception.
  • Améliorer la performance : entre réalité et perception par Geoffrey Crofte
    Encore une excellente conférence, non pas pour améliorer la performance (ça n’empêche pas mais ce n’était pas le sujet), mais pour en améliorer la perception. Avec quoi ? Comment ? En fonction de quoi ? Jusqu’à faire croire à l’utilisateur qu’il n’attends pas ! Sa prez’
  • Let’s work Together par Brad Frost
    La conf’ d’une telle rock star du web, je ne pouvais la louper ! Brad Frost fait un tour complet de ce qui rends complexe le travail en équipe et de ce qu’on peut faire pour réduire les frictions.

    • Voice & tone : un outil de Mailchimp pour décrire la manière de rédiger (la voix et le ton), en fonction des situations, et donc des messages à transmettre et des sentiments à prendre en compte.
    • De l’importance d’un Design System : “recycle, reuse, reduce” pour, notamment, gagner en consistance (mais éviter l’homogénéité)

    J’ai appris ce qu’était “The snowflake syndrome” : “Si on commence à demander, chaque équipe, chaque projet est (se dit) unique”, ça vous parle, non ? Un Style Guide, c’est bien et ça commence même à être courant… mais Brad Frost nous encourage à en écrire pour le code :

  • Échapper au « zombie styleguide » : 3 méthodes pour armer une équipe dans la conception de son styleguide par Thibault Mahe
    Excellent résumé sur diverses méthodes pour élaborer des systèmes efficace et maintenables.

Trucs intéressants… mais est-ce que vraiment ça va me servir ??

  • HTML reinvented for the age of web apps par Lea Verou
    Une idée un peu folle mais des démos plutôt convaincantes pour rendre la conception d’applications web plus simple/plus accessible selon l’idée (plutôt bonne) que “If you make something accessible for novices you make it easier to use for everybody”.
  • Projet peros no42 : une aventure ultrasonique par Hubert Sablonnière
    Alors, à quoi ça sert, je ne sais plus… mais il faut avouer que c’était toujours un spectacle de voir Hubert Sablonnière sur scène. Je retiens 3 choses :
    • On peut construire un instrument de musique avec une manette de Super NES
    • On peut faire se parler 2 ordinateurs avev des sons codés/décodés (dont certains ne sont entendus par les humains que s’ils ont moins de 27 ans)
    • Quand Hubert Sablonnière éternue, il émet des ultrasons
  • L’épopée d’une couleur par Maryla U.
    Encore une de ces conférences passionnantes, mais sans application immédiate, autre que de la culture gé (mais c’est déhà beaucoup, j’en convient). Le terme « Épopée » me laissait perplexe mais maintenant que je l’ai vue je comprends et j’approuve. Et puisqu’on parle couleut, et qu’en plus Lea Verou était là : Whathecolor: A color game for web developers!

J’ai aussi assisté à une informelle sur la bienveillance et le bien être au travail. J’en retiens que nous ne sommes pas des robots et qu’un peu d’empathie au travail ne peut faire que du bien (sans aller jusqu’à l’entreprise bienveillante, je m’en tiendrais aux salariés bienveillants).

Encore une bien belle édition, des sujets riches et variés, des conférences et des échanges passionants. Bref, encore un autre Paris Web. Vivement l’an prochain !