J’écris peu sur les séries que je regarde. Ce n’est pas que j’en regarde peu (loin de là), ni que je ne les apprécie pas… disons qu’il est rare que j’ai un coup de coeur et que je ressente l’envie de partager ce coup de coeur.

Bon, hé bien là : coup de coeur pour “The Peripheral”.

Bon, déjà, ça partait bien car c’est l’adaptation d’un roman de William Gibson. Un des seuls romans de cet auteur que je n’ai pas (encore) lu… mais j’ai beaucoup aimé tous ceux que j’ai lu donc bon point quand même (ça me fait me rendre compte que, depuis que j’ai déménagé à Strasbourg, j’ai forcement du trouver de nouveaux dealers nouvelles librairies… elle sont nombreuses, et de qualité, à Strasbourg… mais force est de constater qu’elles ne mettent pas en évidence les éditions du Diable Vauvert que j’aime pourtant tant… et qui édite les romans de William Gibson).

Ce n’est pas toujours facile d’adapter des romans, notamment des romans de Science-Fiction… mais je dois avouer avoir beaucoup aimé, ces dernières années, “Le maître du haut chateau”, adaptation de Philip K. Dick, “The Sandman” adaptation de Neil Gailman, et “Good Omens”, adaptation de Terry Pratchett et du même Neil Gailman. J’en oublie sans doute mais vous voyez l’idée : j’avais hâte de découvrir cette adaptation, et un à priori positif.

Alors, de quoi parle “The Peripheral” ? Je vous fait le pitch.

L’action se passe dans notre futur proche. L’héroîne principale, Flynne Fisher vit dans une petite ville (un bled quoi) des États-Unis où elle travaille dans une boutique d’impression 3D. Elle s’occupe de sa mère gravement malade, et vit également avec son frère, Burton, vétéran de la Marine (je vous laisse déouvrir de quelle guerre). Pour arrondir leurs fins de mois, voire pour payer les médicaments de leur mère (ben oui, on est en 2032 mais ça reste les US), Flynne et Burton jouent parfois à des jeux en réalité virtuelle pour le compte de quelques personnes riches.

Vous voyez le topo ? On est dans un futur proche, globalement pas perdus mais néanmoins la technologie a subtilement modifié la société.

Jusqu’au jour où Burton reçoit un nouveau casque expérimental, et où Flynne le teste… et se retrouve dans un Londres futuriste, soit 70 ans dans le futur, après un “grand effondrement”, conséquence des crises climatiques, sociales et économiques. 80% de l’humanité à disparu et seule subsiste une caste d’ultra-riches.

Je ne vous en dit pas plus, je ne voudrais pas vous spoiler.

J’ai particulièrement apprécié l’approche des aspects technologiques de l’histoire. Comment cela aurait-il pu en être autrement venant de l’inventeur du Cyberspace1 ? Je trouve notamment que les réponses imaginées aux questions techniques ou scientifiques qu’imposent l’intrigue sont particulièrement bien trouvées et pertinentes (fragments, jackpot, etc.) .

Bref, à partir d’un monde relatement familier (l’essor des mondes virtuels, la polarisation de la société, un effondrement en cours), la série propose et déploie un univers complexe et orginal, et une intrigue captivante, et exigeante. C’est crédible… et ça pousse à la réflexion, qu’elle soit technologique, sociétale ou environnementale (idéalement les trois).

(et comme je vous aime bien, et malgré le fait que je n’aime pas Youtube, je vous mets la bande annonce)


1 Dans le Neuromancien, dès 1984 donc.