Ma critique de « La tendresse des catastrophes » de Martin Page

Je vous fais le pitch

Harriet et Max se rencontrent lors d’un mariage. Ils s’entendent tout de suite, mais ils constatent qu’ils ne sont d’accord sur rien comme s’ils étaient des âme-sœurs de contradiction.

Il faut dire que :

• Max est un jeune homme idéaliste, qui aime mais rejette sa famille (dont la fortune vient d’un laboratoire pharmaceutique qui commerciale un médicament hautement problématique) et a, par engagement écologique, ouvert un restaurant dont la spécialité est de n`utiliser que des produits périmés et moisis,
• alors qu’Harriet est une jeune femme misanthrope qui travaille dans la finance pour conjurer une enfance pauvre et cabossée.

Dix ans plus tard, de manière plus qu’improbable, les voici réunions dans la salle d’attente de leurs psys respectives (qui sont marriées) et leur conversation reprend là où ils l’avaient laissée…

Voici pour notre point de départ, idéal pour une bonne comédie romantique…

They fuck you up, your mum and dad.
They may not mean to, but they do.
They fill you with the faults they hard
And add some extra, just for you.

Je vous donne mon avis

Il y a un peu plus de 20 ans, j’ai découvert Martin Page en lisant Comment je suis devenu stupide. Ce fut immédiatement un coup de cœur, qui m’a parlé intimement (je me suis fortement identifié à Antoine, son personnage principale, et à sa recherche du bonheur et ses questionnements sur son décalage avec ses contemporains. « La tendresse des catastrophes » est un nouveau coup de cœur pour moi.

Je ne m’identifie pourtant ni vraiment à Max, ni vraiment à Harriet… mais je me suis régalé de leurs fantaisies. C’est une comédie romantique, certes, mais c’est surtout une histoire improbable et extravagante, qui n’est pas dénuée d’une dimension critique mais aussi foutrement poétique. C’est une histoire d’amour, mais c’est aussi l’histoire de personnes cabossées par la vie et par notre société, ça raconte la difficulté des relations humaines, ça interroge sur l’écologie l’économie, le social (puisqu’on vous dit qu’il y a convergence des luttes !)… ça questionne sur les moyens que nous pouvons mettre en œuvre pour soigner notre santé mentale, ça raconte des histoires de familles et d’amour, ça propose de nouvelles formes de faire famille, d’accepter les autres et de s’accepter… C’est drôle et romantique, mais c’est aussi engagé, décalé, intelligent, surprenant, inventif, queer, poétique et d’une fantaisie folle… bref, c’est passionnant</strong>

Je ne m’identifie à aucun personnage en particulier… mais chacun de leurs traits de caractères, de leurs histoires et de leurs choix me parlent, me bousculent ou me réconfortent. J’en ressort enchanté… et j’avais envie de vous le dire et de vous en conseiller la lecture.