Depuis vendredi, je n’ai plus de mots. Je reste scotché sur les réseaux sociaux, likant et partageant ce qui me touche, ce que je trouve beau, ce que je trouve juste… espérant me prémunir des va-t-en-guerre, me protéger des extrémismes et y trouver matière à comprendre et à espérer. Les échanges viendront plus tard, quand j’aurais retrouvé les mots.

Je sais ce que je ressens au fonds de moi, et je sais le message que je voudrais transmettre, mais je n’ai plus les mots.

Je sais qu’il faut répondre à la haine par l’amour, j’en suis intimement convaincu. Je sais que nous ne devons pas abandonner nos libertés pour une illusion de sécurité. Je sais que ce qu’ils veulent, c’est nous pousser à nous renier, qu’ils comptent sur nos instincts les plus bas et les éléments les plus vils de notre société pour engager une guerre de civilisation. J’ai vu le sourire de Marine hier soir.

Not afraid? Si, j’ai peur. C’est normal d’avoir peur, mais je sais que je ne veux pas céder à cette peur, que nous ne devons pas y céder. Sinon ils auront gagné.

Alors je cherche les mots.

Cette après-midi, j’ai lu ce texte qui m’a immensément touché, cette réponse d’un mari et d’un père qui, lui non-plus, ne veux pas céder à la haine mais qui a su trouvé ces mots.

Voici les mots d’Antoine Leris : « Vous n'aurez pas ma haine » - Antoine-Leris

Merci Antoine. Je dois avouer que, depuis dimanche, j’ai retrouvé quelques mots auxquels je voulais donner du sens… Ce soir, je sais qu’ils peuvent en avoir.

À la fin, c’est la vie qui gagne


La photo d’entête est de Rolf Schweizer. Elle est en licence CC BY 2.0.