Nous sommes dans le futur, époque indéterminée. Ce qui est sûr, c’est que le monde est devenu inhabitable, l’air est devenu toxique. Quelques milliers de survivants ont réussi à établir une société dans un silo souterrain de 144 étages. On ne sait pas depuis quand. Les archives se sont perdues, des émeutiers les ont effacées.

Dans le silo, la société est compartimentée. Chacun doit se tenir au rôle qui lui a été assigné. Il ne reste que quelques milliers d’humains, il est important de sauvegarder l’humanité à tout prix. Mais le silo est aussi un espace fermé, donc contraint. La population doit être stable pour être soutenable, il faut donc contrôler les naissances : à chaque fois qu’un habitant du silo meurt, une loterie est organisée pour qu’un des couples participants gagne le droit de procréer.

Le silo est régi par le Pacte. Il est dirigé par un Maire, élu pas ses habitants. Un Shérif et quelques adjoints se chargent de faire régner l’ordre public. Est-ce tout ? Oui… et non car on comprends vite que le DIT, la Direction en charge des serveurs informatiques notamment, est au-dessus de cela, au-dessus des lois.

Le silo est régi par le Pacte… mais aussi par des tabous entretenus par les autorités mais aussi par les habitants eux-mêmes. Parler de l’extérieur ne se fait pas, vouloir sortir c’est déjà trahir. Et trahir, c’est être automatiquement condamné au nettoyage. Ainsi les condamnés expient leurs fautes en nettoyant les objectifs des caméras de surface, permettant aux habitants du silo de retrouver une vue nette du monde extérieur.

Ce n’était pas seulement le tabou du nettoyage, la peur du monde extérieur. C’était l’espoir. Cet espoir mortel et inexprimé qui vivait en chaque habitant du silo. Un espoir ridicule, fantastique. L’espoir que, peut-être pas pour soi, mais pour ses enfants, ou pour les enfants de ses enfants, la vie au-dehors redevienne un jour possible, et ce, grâce au travail du DIT, grâce aux épaisses combinaisons qui sortaient de leurs laboratoires.

Il faut aussi que je vous parle de quelques-uns des nombreux personnages du roman : le Shérif Holston dont personne ne comprends comment il en est arrivé à vouloir sortir, le maire Jahns qui cherche à servir le silo du mieux qu’elle peut, notamment en trouvant un Shérif pour remplacer Holston… et surtout Juliette, intelligente mais forte tête, esprit indépendant. Juliette est parfaite pour embrasser la carrière de Shérif malgré son affectation actuelle aux Machines, c’est à dire au fin fonds du silo…

Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse la surprise. Les surprises même, car vous n’en manquerez pas. Silo est un vrai page turner. Le suspens n’est pas haletant, ce n’est pas ça… mais la curiosité pousse à lire, à continuer de lire. Je l’ai dévoré.

J'aime beaucoup les dystopies qui sont souvent prétextes à des critiques de nos sociétés, et Silo n'y fait pas exception, l'analyse est questionnante et la critique pertinente. Les mécanismes de contrôles - des esprits comme des naissances et de toute la société - sont à la fois originaux et typiques d’une société totalitaire.

Je ne peux que vous recommander chaudement cette lecture… et je vais, pour ma part, lire le tome suivant mais aussi visionner la série adapté du roman qui sort justement aujourd’hui sur Apple TV+ !

Couverture du livre Silo
Titre
Silo
Auteur
Ma note
4.5 sur 5 étoiles