Les fantômes de l’Hotel Jerome, le nouveau roman de John Irving, est un pavé de 992 pages (!!!) dans lequel le narrateur, Adam Brewster, romancier de 77 ans, revient sur sa vie, et celle de sa famille, dans un récit à la fois intime et pretexte à raconter presque 80 ans d’histoire américaine, de 1941, date à laquelle Adam a été conçu, jusqu’à la première élection de Donald Trump en passant par la guerre du Vietnam et les années Sida.
On y retrouve nombre de thèmes de prédilection de John Irving - le sexe, le sport (le ski, la lutte gréco-romaine), l’Autriche et la Nouvelle-Angleterre - et on y croise évidemment une galerie de personnages tous plus improbables les uns que les autres, souvent joyeusement dysfonctionnels mais profondement attachants (y-compris certains des fantômes !). Mention spéciale pour la diversité car vous croiserez quelques figures féminines incroyables mais aussi des personnages gays, lesbiens, trans ou queer… Adam, mâle hétéro cis, faisant presque figure d’exception.
On peut s'aimer de bien des façons, Petit.
Malgré quelques longueurs, et redites (et quelques difficultés à lire les chapitres écrits sous la forme de scénarios de cinéma), j’ai globalement aimé ma lecture. Ce n’est pas mon roman préféré de cet auteur, mais certains personnages m’ont vraiment enthousiasmé. J’ai beaucoup aimé les thèmes abordés, notamment les multiples formes que peut prendre l’amour mais aussi la nécessité d’un certain anticonformisme. C’est un témoignage bienvenu alors que l’Amérique, et le monde avec elle, plonge dans une ère réactionnaire et intolérante qui me desespère.

- Titre
- Les fantômes de l’Hotel Jerome
- Auteur
- John Irving
- Ma note
- 4 sur 5 étoiles